COUVERTURE DE LA BIOGRAPHIE DE WAUGH PAR BENOIT LE ROUX (L'HARMATTAN)

AVANT-PROPOS

Il y a un paradoxe français d'Evelyn Waugh. Dès la traduction de Black Mischief (Diablerie), en 1938, par Marie Canavaggia, préfacée par Giraudoux, le public cultivé a aimé ses livres, a vu en lui, sinon le plus grand écrivain anglais du milieu du xxe siècle (comme le pensait Graham Greene), du moins l'un des plus grands. Dès les années 70, les collections de poche ont diffusé ses romans dans un très large public. Elles ne cessent de les rééditer.

Mais, sur l'auteur lui-même, pas un livre. Dans l'Université, la plus grande discrétion, bien que les thèses d'Yvon Tosser et d'Alain Blayac aient ouvert la voie en 1977 et 1980.

J'ai souhaité combler cette lacune en 1993, dès lors que l'on disposait non seulement des souvenirs de Christopher Sykes (Evelyn Waugh : A Biography, Collins, 1975), mais aussi du travail remarquable de Martin Stannard (Evelyn Waugh, 2 vol., Dent, 1986 et 1992). Je me contenterai de citer le nom de ces deux auteurs pour renvoyer à leur œuvre. (Deux autres biographies ont paru depuis, celle de Selina Hastings en 1994, où j'ai puisé quelques détails, et celle de D.L. Patey en 1998). Je renverrai souvent aussi aux trois précieux recueils accessibles facilement dans la collection Penguin (seul le second a été, très partiellement, traduit en français) : The Diaries of E.W. (édité par Michael Davies en 1976), The Letters of E.W. (édité par Mark Amory en 1980), et The Essays, Articles and Reviews of E.W. (édité par Donat Gallagher en 1983). Les autres sources sont citées dans les notes. J'ai traduit personnellement les citations. J'ai essayé d'apporter des précisions sur tout ce qui a trait à la France et aux Français dans la vie et l'œuvre de Waugh.

J'ai voulu surtout porter un regard nouveau sur cette œuvre, montrer qu'elle était plus originale, plus variée, plus moderne qu'on ne le pense parfois, sans négliger les cheminements divers ni les facettes multiples de l'homme lui-même. Je voudrais qu'on ne célèbre pas, en 2003, le centième anniversaire de l'auteur de Vile Bodies, de Brideshead Revisited, de The Loved One, sans qu'on puisse enfin s'informer facilement sur lui dans cette langue française qu'il aimait tant, et qu'il prononçait si mal.

Benoît Le Roux


TABLE DES MATIÈRES

Avant propos

I- Enfance et adolescence (1903-1921)

II- Oxford (1922-1924)

III- Un début dans la vie (1924-1928)

IV- Rossetti et Decline and Fall

V- Croisière et divorce (1929-1930)

VI- Vile Bodies et Labels (1930)

VII- Conversion et voyage en Afrique (1931-1932)

VIII- Remote People et Black Mischief

IX- De Madresfield à l'Amazonie et de Bath à Portofino (1932-1934)

X- A Handful of Dust (Une Poignée de Cendre)

XI- Le Spitzberg, Edmund Campion, l'Éthiopie (1934-1936)

XII- Laura... et encore l'Éthiopie (1936-1937)

XIII- Deuxième mariage, cinquième roman (Scoop)

XIV- Active avant-guerre (1938-1939)

XV- Des Royal Marines aux Commandos (1939-1941)

XVI- Put Out More Flags (Hissez le grand pavois)

XVII- ”Vagues occupations” au Royal Horse Guards (1942-1943)

XVIII- Un roman urgent, une mission en Yougoslavie (1944-1945)

XIX- Brideshead Revisited

XX- Difficile retour au foyer (1945-1948)

XXI- The Loved One (Le Cher Disparu)

XXII- L'Amérique, Paris, l'Orient (1948-1951)

XXIII- Helena

XXIV- Une période d'irritation (1951-1953)

XXV- Pinfold touche le fond (1961-1966)

Annexe : Colette, Bernanos, etc.

Notes

Index des noms propres

Index des œuvres


Du même auteur :

. Aragon et son Roman inachevé (1978, épuisé)

. Louis Veuillot (1984, éd. Pierre Téqui)

. André Thérive et ses amis en 14-18 (1987, épuisé)

En préparation :

. Petite histoire des écrivains de la Grèce archaïque et classique

Waugh en images

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